Le test de grossesse le plus vieux du monde

Paul Ghalioungui (1908-1987), professeur de médecin, archéologue passionné féru d’égyptologie et d’histoire de la médecine écrivit de nombreux articles et livres présentant les techniques et connaissances de « la médecine des Pharaons ».

 

C’est dans le papyrus de Carlsberg (Copenhague) et le papyrus « médical » de Berlin, tous deux datant  du Nouvel Empire (1540-1080 av JC) que figure la description d’un test de grossesse populaire dès le Moyen Empire en Egypte, mais que l’on retrouve dans toute l’antiquité, en Grèce et dans l’Empire Romain. La prescription est la suivante :

voir (si) une femme enfantera (…) : orge (et) blé amidonnier que la femme humectera de son urine, chaque jour (…). Si, ensemble, ils se développent, elle enfantera. Si (seul) l’orge se développe, cela signifie un garçon. Si (seul) le blé amidonnier se développe, cela signifie une fille. S’ils ne se développent pas, elle n’enfantera pas »

En 1963, Paul Ghaliounghui tente de reproduire l’expérience : il place des grains de blé et d’orge sur du papier absorbant imbibé d’urine à différentes concentrations et provenant de 48 personnes : 40 femmes enceintes, 6 femmes non enceintes et 2 hommes, tandis que des pots témoins sont arrosés d’eau.

 

Et effectivement, l’urine des femmes enceintes permet le développement des graines dans 7 cas sur 10 alors que les autres urines bloquent toute germination !

L’explication biologique est la suivante : dans l’urine des femmes enceintes, les hormones (notamment estradiol et progestérone) stimulent la croissance des plantes permettant ainsi aux graines de germer.

 

En revanche, l’association du blé ou de l’orge avec le sexe de l’enfant à naître s’est avérée beaucoup moins fiable, même si encore aujourd’hui le folklore associe toujours le sexe futur de l’enfant à une plante : rose ou chou  !

 

De nos jours, les tests de grossesse pratiqués en laboratoire sont basés sur le dosage et la concentration d’une hormone spécifique à la grossesse : la gonadotrophine chorionique (béta-hCG). Secrétée par le placenta, elle double en concentration tous les 2 à 3 jours après la nidation et augmente rapidement entre la 4éme et 8éme semaine d’aménorrhée (absence de règles) pour atteindre son maximum à la 8éme semaine.

 

Le test de grossesse en laboratoire est fiable à près de 100%. Prescrit par un médecin, il est remboursé par la sécurité sociale.