25% des infections à VIH sont découvertes à un stade avancé de l’infection, proportion qui ne diminue pas depuis plusieurs années. (1)
Ceci constitue une perte de chance en termes de prise en charge individuelle, et un risque de transmission du VIH aux partenaires avant la mise sous traitement antirétroviral.
La nouvelle politique de santé publique » dépistage VIH au labo sans ordo » vise à étendre le dépistage en le facilitant, à réduire le délai entre infection et diagnostic, mais aussi – et c’est la nouveauté- à assurer au patient un accès direct et immédiat à un professionnel de santé – le biologiste, chargé de l’annonce et de l’orientation du patient vers une prise en charge rapide.
Pourquoi se faire dépister ?
Se faire dépister permet de savoir si l’on est en bonne santé et connaître son statut sérologique permet de bénéficier le plus tôt possible d’une prise en charge médicale.
Quand se faire dépister ?
- Vous avez eu un rapport sexuel sans préservatif avec une personne dont vous ignorez le statut sérologique
- Vous avez partagé du matériel (seringue, aiguille…)
- Vous avez un doute sur le matériel utilisé lors de la réalisation d’un tatouage, d’un piercing;
- Vous avez eu un contact sanguin accidentel avec une personne dont vous ignorez le statut sérologique
La contamination n’est pas systématique mais une seule prise de risque peut parfois conduire à la contamination. Alors, levez le doute, faites vous dépister !
Vous pouvez aussi avoir une démarche préventive de dépistage en cas de changement dans votre vie intime, par exemple :
- Vous commencez ou arrêtez une relation amoureuse avec des rapports sexuels
- Vous ne voulez plus utiliser de préservatif avec votre partenaire
- Vous avez le projet de concevoir un enfant
- Vous avez une autre IST (infection sexuellement transmissible)
Où se faire dépister ?
Vous avez la possibilité de vous faire dépister par une prise de sang :
- en laboratoire (pris en charge avec ou sans ordonnance si vous êtes assuré social)
- dans un centre de dépistage appelé CeGIDD ( cf cartographie ), ou dans un Centre de Santé Sexuelle.
Le test de dépistage proposé sera un test Elisa. Un test Elisa négatif permettra de vous rassurer si la dernière prise de risque date de plus de 6 semaines. Si le test est négatif et que la dernière prise de risque est de moins de 6 semaines, il faudra refaire le test. Si le test est positif, le laboratoire fera automatiquement un test de confirmation (test de Western Blot.).
Faire le test au laboratoire vous permet de bénéficier du conseil et de la prise en charge rapide par un biologiste qui est chargé de faire le lien vers un soin rapide et efficient et dispose pour cela de l’annuaire des contacts en services spécialisés.
Si votre dernière prise de risque remonte à plus de 3 mois :
- vous pouvez aussi vous faire dépister par un TROD (Test Rapide d’Orientation et de Diagnostic) qui consiste en une petite piqûre au bout d’un doigt. Ces TROD sont proposés dans certaines structures telles les associations de patients (Médecins du Monde, AIDES, SOS hépatites…), ou les établissements médico-sociaux (CARRUD, CSAPA…)
- vous pouvez également vous procurer un auto-test de dépistage du VIH en pharmacie.
Dépistage des autres infections sexuellement transmissibles (IST)
D’autres infections sexuellement transmissibles sont actuellement en recrudescence et sont très souvent sans symptome apparent.
- Une prise de sang permet le dépistage de la syphilis et de l’hépatite B. (Dans certaines situations, le dépistage de l’hépatite C et/ou de l’hépatite A pourra être indiqué).
- Une analyse d’urine ou un auto prélèvement génital permet de dépister les infections à chlamydia et à gonocoque.
Ces tests peuvent être réalisés en laboratoire ou dans les centres de dépistages anonymes et gratuits (CeGIDD, CPEF)
(1) Sources : Bulletin de santé publique VIH-IST Décembre 2022 / site internet COREVIH